Séminaire: Coquet, lumineux, meublé

voici le sujet de troisième année d'arts visuels:
« Coquet, lumineux, meublé », trois adjectifs qualificatifs qui m'ont tout de suite fait penser à l'habitat. Pour ne pas rester figée sur ma première perception et impression, j'ai donc fait une petite enquête autour de moi pour savoir à quoi ce thème faisait penser. La plupart des personnes qui m'ont répondu m'ont dis que pour eux ils faisaient référence à la maison ou un endroit lumineux et convivial.
J'ai voulu donc travailler sur la mémoire de l'habitat. Dans un premier temps, j'ai voulu créer un mur rempli d'objet de souvenirs. J'ai également eu l'idée de travailler sur l'enfermement et la peur des endroits clos, une sorte de placard géant qui serait tout sauf coquet, lumineux, meublé. J'aurais alors pris le contre pied de la signification des adjectifs.
Après mûre réflexion, j'ai préféré travailler l'habitat comme ayant un vécu. La mémoire et le souvenir sont des thèmes qui m'ont toujours beaucoup touchés. Tout le monde a une histoire mais après chaque personne a sa manière de la transmettre ou de la garder pour soi. Aussi ai-je souhaité représenter le vécu de l'habitat sans faire un simple énoncé des différentes choses qu'il a vécu.


Au final, mon installation se trouve dans les combles dans un endroit où le mur est descendant. Il est composé de quatre bases en bois. Et au fur et à mesure qu'on avance on remarque la construction ou la déconstruction. La construction se fait par l'ajout de matériaux alors que la déconstruction se fait par la suppression d'un objet. Les matières sont en référence à l'habitat. Sur le dernier mur, il y a des objets qui se rapportent plus à la vie intérieure (les tuyaux, les câbles d'électricité, le parquet...) Comme l'a fait Jimmie Durham, j'ai associé les objets pour leurs formes. On peut donc voir un tuyau scotché avec une gaine de protection lui-même attaché à un câble.
Je suis passée le samedi 15 décembre 2007 à 9h15. J'ai donc présenté mon choix plastique. J'ai expliqué en quelques mots en quoi il répondait au sujet « coquet, lumineux, meublé » puis j'ai exposé le point de vue qui s'en dégageait. De nombreuses critiques constructives ont été dites lors de cette exposition. Je n'aurais pas dû parler d'une installation in-situ car mon habitat ne faisait pas assez corps avec le lieu. Des objets posés et des simples appuies sur les poutres ne suffisaient pas. J'aurais du alors beaucoup plus investir le lieu pour pouvoir parler d'in situ. J'ai seulement adapté ma réalisation au lieu. Les plans ne servaient à rien dans leur emplacement et leur aspect. J'aurais dû les vieillir afin d'insister sur la mémoire de cet habitat. La mémoire de l'habitat et la référence aux maisons marocaines n'étaient pas les premiers réflexes lors de la vision de ce montage. Cela leur faisait plutôt penser à un habitat d'infortune ou de fortune. Après une catastrophe naturelle ou autres, les gens réalisent des petites maisons avec des objets récupérés, quelque soit la qualité et la propreté. L'important pour ces personnes c'est d'être protégées des intempéries pendant une courte période. J'ai donc fait quelques recherches sur ce thème et j'aurais pu parler de l'artiste Nancy Rubins. En 1993, elle a réalisé table and Airplane Pants. Elle a accumulé des pièces d'avion sur une table. Elle veut décomposer dans son œuvre les projections du désastre d'un crache aérien. L'artiste Tadashi Kawamata a également travaillé sur l'architecture d'infortune. Ces structures ont toujours un rapport à la construction, la perception et l'appréciation de l'architecture. Ils sont souvent associés à l'évolution de l'architecture en déconstruction, un courant dirigé contre le système traditionnel de l'architecture. Dans bon nombre de ses projets Kawamata va plus loin que la déconstruction, souvent recourir à l'intervention et à créer des "restes" de l'architecture, de celui qui existe en marge de l'architecture de grande classe avec ses favelas.



Le résultat de cet oral est 10.